Un tel événement est sans précédent dans l’histoire de Madagascar, où les Conseils des ministres se sont toujours déroulés à huis clos, au Palais d’Etat d’Iavoloha, et parfois à Ambohitsorohitra. A quelques occasions, des Conseils des ministres décentralisés ont eu lieu, et des communiqués plus ou moins détaillés ont été publiés par les directions responsables pour informer la population des décisions prises. Cependant, la diffusion en direct de ces réunions n’a jamais eu lieu auparavant.
Ce Conseil des ministres diffusé en direct représente une démarche radicalement nouvelle. Jusqu’à présent, ces réunions étaient presque entièrement opaques pour le public, à l’exception des communiqués sibyllins souvent fournis par les autorités, ou bien des déclarations sporadiques faites par le porte-parole du Gouvernement ou la communication de la Présidence.
Les ministres sous pression
L’objectif de ces actions était de livrer un aperçu limité de ce qui se passait dans ces instances de prise de décision. Mais jamais un Conseil des ministres n’avait été rendu public dans son intégralité, et encore moins en temps réel. A l’échelle internationale, bien que certains pays aient adopté la pratique de diffuser des réunions gouvernementales en direct, la décision de Madagascar d’ouvrir les portes de l’Exécutif de cette manière est un pas audacieux vers la transparence.
Il est fort possible que cette décision soit motivée par une volonté de transparence de la part du Président Andry Rajoelina. En effet, cette initiative permettra aux citoyens de découvrir en direct les coulisses du Gouvernement et de mieux comprendre les discussions qui orientent les politiques publiques. Les téléspectateurs auront ainsi l’opportunité unique d’observer le déroulement des échanges et de voir de près comment les ministres travaillent ensemble.
De ce Conseil en live, la population attendra avec impatience des mesures qui pourront enfin résoudre des problèmes récurrents tels que les délestages électriques, la pénurie d’eau, l’absence de pluie ou encore les ravages causés par les feux de brousse. L’attente sera grande, et la pression sur les ministres pour qu’ils apportent des réponses tangibles aux problèmes sociaux du pays ne manquera pas d’être forte.
L.A.